Depuis 2021, Marc et Luc Duclaux utilisent le Grape Protect afin de protéger leurs vigne et leur raisin des intempéries, et plus particulièrement de la grêle. Au fur et à mesure du temps, ils ont remarqué que ces filets de protection climatique leur apportent de nombreux autres avantages. Dans cette interview, Marc Duclaux explique pourquoi il a choisi d’utiliser cette solution et revient sur tous les bénéfices qui en découlent.
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Retranscription de la vidéo
Marc Duclaux, on est sur une exploitation de polyculture essentiellement viticole dans les Côtes-du-Rhône septentrionales, donc à 50 kilomètres au sud de Lyon. Une exploitation qui compte aujourd’hui 70 hectares en totalité, dont 20 hectares de vignes, qui est notre production principale.
L’essentiel de notre surface est en production d’AOC Saint-Joseph, un des crus des Côtes-du-Rhône septentrionales.
Alors, ça fait trois ans qu’on a commencé à utiliser le Grape Protect. La première année, avec un essai pour voir ce que ça donnait sur un hectare, et les deux dernières années, on a posé chaque année quatre hectares environ de filets.
On a posé du filet suite à deux épisodes de grêle. Donc en 2018 et 2019, on s’est posé la question de mettre les canons anti-grêle, mais il s’est avéré que c’était très onéreux et pas très pratique dans la disposition du vignoble ici.
Et donc on s’est retourné vers d’autres solutions et, notamment, le filet anti-grêle.
Le premier gain, c’est la protection contre la grêle, puisque c’est quand même sa base. Suite à un épisode de grêle il y a quinze jours, on a vraiment vu la différence chez nous, donc on est déjà bien content, avec ça on est gagnant.
Sur les autres gains de production, on a aussi une très bonne protection contre le vent, la casse des jeunes rameaux au mois de mai, quand ils font 20 centimètres. On avait beaucoup de vent dans la Vallée du Rhône et donc ça, c’est un très gros avantage aussi du filet.
En terme de gain de main d’œuvre, si on regarde le volume sur l’année, on n’a pas de gain spécifique. Par contre, on a un gain très fort au mois de mai et au mois de juin. C’est là où on a besoin nous de gagner du temps. C’est une très forte période de travail. Donc là, on gagne du temps en mai-juin mais, sur l’ensemble, quand il faut le ranger et tout, au volume global de l’année, on n’a pas gagné. Mais on a gagné sur la période critique. Donc ça, c’est aussi important.
La protection contre la grêle bien évidemment.
La protection contre le vent.
Et puis, après le gain de temps à une période critique.
Et on peut aussi ajouter, parce que c’est une question qu’on nous pose, les collègues, souvent : c’est qu’en termes de maladies entre les vignes qui sont protégées par le filet et celles qui ne sont pas protégées, nous on ne voit aucune différence de maladie qui atteint la vigne. Il n’y a pas d’écart entre les deux.
Il n’y a pas d’écart sur les vignes protégées ou non protégées. Ce que l’on sait, comme les filets pare-grêle arbos, c’est qu’on décale un peu la maturité de trois ou quatre jours. Cela, il faut en tenir compte quand on fait la récolte. Mais ce n’est pas un problème particulier. On le sait et puis voilà.
On a un gain sur la vigne qui souffre moins avec le vent, notamment ici, parce que les apex se cassent quand on a la vigne qui n’est pas sous filet, au niveau des fils releveurs, alors que dans le filet, on n’a pas le problème. Et donc la vigne pousse plus régulièrement. Mais au niveau de la qualité de la vendange, il n’y pas de plus ni de moins.
La question la plus fréquente, c’est le temps de travail. Donc j’ai évoqué un fait, on fait des économies, mai-juin à la pointe de travail, donc cela c’est bien.
La deuxième question, c’est au niveau du relevage de la vigne. Sur les fils releveurs, sur les vignes palissés, les gens ne nous croient pas qu’on ne relève plus la vigne. La vigne pousse toute seule dans le filet et, donc, on n’a plus à faire le relevage de la vigne. Et c’est là qu’on gagne du temps au mois de mai et au mois de juin.
Et la troisième, sur l’efficacité des traitements, je l’ai évoqué tout à l’heure, il n’y a pas de différence, qu’on ait de la pression ou qu’on n’en ait pas. Nous, on ne constate pas d’écart au niveau des maladies pour la vigne.
La première adaptation, c’est l’ancrage, les ancrages de bout de rangée. Il faut qu’il soit très solide parce que cela fait un poids supplémentaire. Cela fait une force au vent supplémentaire, donc il faut bien prévoir cela.
Sur le reste, il n’y a pas d’adaptation particulière. Il faut un palissage en bon état, mais sinon, il n’y a pas d’adaptation particulière. Chez nous, en tout cas, on n’a pas prévu de choses particulières.
Il faut quand même du temps, parce que pour poser un hectare de filet, il faut compter 80 heures, à peu près, pour faire comme il faut. Pour ne pas être embêté après tout au long de l’année, mais cela se fait relativement bien, car une fois qu’on a compris le phénomène, il n’y pas de souci particulier.
Donc là, on a fait effectivement ces deux dernières années un gros investissement. Donc peut-être qu’on va faire une pause d’un an, mais on va voir après, en fonction du palissage des vignes, on risque de continuer. Oui, il n’y a pas de souci.
Surtout si la météo et les aléas climatiques continuent à faire comme cela le yoyo, il y a des chances qu’on continue un peu.
Faut essayer, une petite surface, voir comment cela se comporte, voir comment cela s’adapte au vignoble de chacun, de chaque exploitation. Faire un essai, voir les avantages et les inconvénients. Et puis, après, avancer. Nous, on a testé en 2021, le premier test, c’était sur une petite surface, parce qu’un hectare. Et puis après, aujourd’hui, on a développé un peu plus le filet, parce qu’on a vu que c’était adapté à notre vignoble, à notre méthode de travail et on y trouve un gain au final.
Aujourd’hui, on sait malheureusement que les épisodes climatiques vont devenir de plus en plus fluctuants et qu’il ne faut pas oublier que la première chose qu’on protège, c’est quand même notre raisin et c’est notre revenu. Certes, c’est un investissement, mais si on le décline dans le reste des investissement pour la vigne, ce n’est pas si important que cela.
Et il y a quand même un gain substantiel. Et nous, on l’a encore vu cette année avec les orages de grêle, on sait aujourd’hui qu’on va pouvoir rentrer notre récolte à peu près normalement sur les parcelles grêlées, alors que nos collègues vont avoir une perte d’environ 30 %.